14 novembre 2021. Les roues de l’avion entrent en
contact avec la piste unique de l’aéroport de Sao Pedro sur l’île de Sao
Vicente, une des 10 îles du Cap Vert.
L’avion est bondé. Comme le mien l’était en mars 2020
de retour d’Ethiopie. Et pour cause les opérations de rapatriement
transformaient l’aéroport d’Addis Abbeba en ruches bourdonnantes. Les avions
étaient pris d’assaut. Le virus entamait sa course mortelle autour du globe.
Depuis, l’Ethiopie est le théâtre d’une guerre civile meurtrière dans la région
Nord où je randonnais. Depuis je pense souvent à ceux que j’ai pu croisés ou
rencontrés ? Que deviennent-ils ?
Puis au moment où je rédige ce blog la fureur
guerrière d’un homme ouvre les portes de l’Enfer en Ukraine avec son cortège de
sang, de larmes, d’héroïsme, de résilience, de peur...J’ai hésité puis à mon
modeste niveau je me suis dit qu’évoquer cette randonnée dans un pays
magnifique et pacifique était une forme d’espoir et d’optimisme au service de
la paix et des relations entre les peuples partout dans le monde.
Automne 2021. Le Covid desserre momentanément son
étreinte permettant d’ouvrir un peu plus les portes du voyage aérien.
Le septuagénaire que je suis rongeait son
frein...alors il programme en compensation de sa frustration une randonnée au
Cap Vert et plus précisément dans l’île de Santo Antao le paradis des
marcheurs.
Le Cap Vert un chapelet de terres insulaires au large
du Sénégal regroupées soit sous le vent soit au vent. Cet archipel est le
produit d’une succession de phénomènes volcaniques.
Nombre de capverdiens résident en France, environ
50000 dont 10000 en Picardie, ma région. La ministre chargée de l’Egalité entre
les femmes et les hommes de Mme Moreno est d’origine capverdienne. Cette diaspora en France et dans le monde est
évaluée à presque 1 million de membres pour une population de 500000 habitants.
Les sécheresses qui ont douloureusement frappé le Cap Vert au siècle dernier
ont provoqué des famines meurtrières. Emigrer était un gage de survie.
Les difficultés d’accès à l’eau sont encore difficiles
dans plusieurs régions des îles. Le ferry transportait il y encore quelques
années l’eau douce de l’île de Santo Antao vers l’île de Sao Vicente. Une usine
de desalinisation de l’eau de mer a pris le relais interrompant ainsi ce
transport d’eau douce entre les deux îles.
Mindelo est la ville principale de Sao Vicente lieu de
notre hébergement et porte d’entrée de notre destination, l’île de Santo Antao.
Notre groupe de 7 bénéficiera de la présence de
Domingo, une silhouette de 3ème ligne de rugby offrant les trois P… Présence,
placidité, pédagogie...Notre groupe de randonneurs expérimentés formera un
collectif homogène et serein cimenté par la bonne humeur.
Départ par ferry le lendemain matin. Les conditions
sanitaires doivent être respectées. Touristes et cap-verdiens portent le masque
mais sur le pont certains profitent de l’air marin pour libérer les narines du
tissu protecteur.
Une heure de navigation pour gagner le port de Porto
Novo où dès l’accostage une activité intense s’empare du débarcadère. Le ferry déverse sa cargaison de
camions, camionnettes, motos, vans, pick-up, voitures, familles
capverdiennes, touristes la plupart sac au dos etc...
Premier jour. Le cratère de Cova et ses alentours
Le contraste est saisissant entre la partie Nord et
Sud de l’île. Au Sud une terre désertique et asséchée. Au Nord les alizés font
le bonheur des vallées verdoyantes dans un contexte géologique marqué par un
relief montagneux et tourmenté. Les cimes capturent les nuages qui ne pourront
ainsi abreuver le flanc Sud de l’île.
Nous grimpons vers l’arête montagneuse qui traverse
l’île d’Est en Ouest sur une route pavée. Les roues vibrent sur ce revêtement
étonnant fruit de travaux intenses dans les années 60 à savoir 36 kilomètres et 15
millions de pavés travaillés à la main et finement ajustés comme un immense
puzzle.
Mais à la réflexion ces roches arrachées à la
montagne, taillées comme des morceaux de sucre offrent une résistance et une
stabilité incomparables.
Le paysage est aride, le sol est pierreux impropre à
la culture et au pâturage. De courageuses et tenaces herbacées tentent de survivre, de se
frayer un passage entre la pierraille.
Puis soudainement cette route de la Corde, ainsi
nommée parce qu’elle passe à certains endroits d’un sommet à l’autre comme une
corde tendue au-dessus du vide, nous emmène dans un environnement alpin. Pins,
eucalyptus. Une relative fraîcheur caresse le visage. Les roues du minibus s’arrêtent
de tourner. Place aux chaussures de marche. La nature nous accueille. Nous
sommes ses invités respectueux.
Nous entamons notre première marche en pente douce
vers le cratère de Cova sur un large chemin empierré.
Sur notre droite les parois
abruptes accrochent peu notre regard car à notre gauche la caldeira
s’offre à notre vue. Une rotonde où s’enchâssent des terres
cultivées dessinant une mosaïque cernée de murets de pierre.
Nous
arpentons d’étroits sentiers qui strient les espaces où la main
de l’homme a posé son empreinte. La terre est sèche. Il n’a pas
plu depuis des semaines. Sur les hauteurs on aperçoit un réservoir
recueillant l’eau de pluie. Des vaches aux flancs étiques broutent
du fourrage. Le dos courbé, un trio d’ouvriers agricoles extirpe
du sol des pommes de terre. La récolte est moyenne. Le propriétaire
porteur d’une combinaison bleue de mécanicien qui détonne quelque
peu observe le travail.
A proximité un jardin botanique occupe un espace
délimité par des murailles de pierre . On est en présence d’une sorte de
nursery végétale. Les pousses de pins, de cactus et autres espèces ont pour
vocation à être implantées pour densifier la végétation et préserver la
biodiversité. Une capverdienne cueille de longues gousses d’haricots destinées
à l’alimentation familiale.
Ici coexistent pousses à vocation de conservation et
d’enrichissement du patrimoine végétal et plantes potagères destinées à
l’alimentation domestique.
Cet endroit est protégé et fait l’objet d’un contrôle
par un organisme officiel.
On pose le sac et les bâtons pour le déjeuner chez
l’habitant. Accueil convivial. Les 7 randonneurs font honneur aux plats préparés par la maîtresse de maison.
Entre montées et descentes faciles le groupe progresse
sur des sentiers caillouteux ou terreux parmi une forêt de pins ou des espaces
à découvert avec en surplomb des terrasses en cascade avec leurs ceintures
minérales.
On passe devant un rocher imposant. Un cœur y est
gravé au-dessus d’inscriptions illisibles.
Au détour d’une courbe une profonde vallée encaissée
surgit sur notre gauche. Notre regard plonge et capte un mouvement celui de
mulets porteurs d’eau. Une bonbonne plastique fixée sur le dos, ces créatures
vigoureuses et patientes empruntent un sentier raide qui les mènera
jusqu’au village situé sur les hauteurs.
On croise un peu plus loin un groupe d’ânes ou de
mulets au repos. Tranquilles, ne nous prêtant aucune attention, délestés de
leur bât, ils font honneur au fourrage déposé à même le sol.
De jeunes enfants postés devant leur maison de pierre
au toit de chaume observe notre groupe qui chemine à quelques mètres. Famille
isolée à cent lieux du bruit et de la fureur des villes.
Une brume nimbe brutalement le paysage. Une main
invisible jette dans l’espace des filaments qui tissent un voile léger et
pudique comme une gaze sur la mosaïque végétale et minérale qui s’étale en
contrebas. L’environnement provoque en nous des spasmes poétiques comme à la vue de ce
segment de chemin de terre ocre serpentant entre humidité vaporeuse et arbustes indulgents.
Nous parvenons au terme de notre parcours dans le
bourg d’Espongeiro.
En résumé une escapade de 4h, une douzaine de kms
parcourus. Une première journée de mise en condition agréable et facile.
Notre minibus nous mène par cette fameuse route de la
corde vers Ponta do Sol via Riviera Grande, lieu de notre hébergement au bord
de l’Atlantique.
Deuxième jour . Vallée de Paul, le jardin d’Eden
Le parcours le long de cette vallée verdoyante s’avère
plus accidentée. Si les quadriceps et les mollets sont plus à l’ouvrage par
contre les yeux sont aux anges. Un cours de botanique en plein air. Une
profusion végétale et florale. Une biodiversité triomphante. Bref cette journée
se déroule sous le signe enchanteur d’une nature généreuse exhibant ses
richesses sans les mettre pour autant sous cloche.
Dès le départ de notre randonnée à partir du bourg une
ambiance chaleureuse est distillée par un groupe de capverdiens s’affairant
autour d’un ombilic en cuivre. La canne à sucre est omniprésente dans cette
vallée. Elle donne vie à une eau-de-vie, le grogue, la boisson nationale du Cap
Vert.
Une grosse masse en bois l’un martèle la surface
extérieure de la cornue afin d’éliminer les bosselures...et l’autre fait de
même... à l’intérieur, sa carcasse longiligne introduite dans l’étroite
ouverture. Un véritable numéro de contorsionniste.
La végétation est d’une luxuriance et d’une diversité
rares. Ses composantes vivent en parfaite intelligence faisant mentir le
proverbe qui se ressemble s’assemble.
La canne à sucre omniprésente n’hésite pas à se
frotter contre le bananier, le dragonnier ne semble pas s’offusquer de la
présence de l’arbre à pain. Le manguier majestueux se tient à distance du
papayer à la silhouette élancée couronnée par un feuillage parapluie qui
protège un conglomérat de fruits. Au ras du sol le manioc et la patate douce
mènent une vie paisible.
En contrebas du sentier que nous sillonnons des
paysans déterrent des pousses d’igname qui seront replantées sur des lopins
protégés par de petits murets avec un système d’irrigation simple mais
efficace. L’eau est précieuse et l’igname est une tubercule qui en
raffole. Vue des hauteurs ce potager
ressemble à un damier de jeu de dames.
Le large chemin devient un sentier étroit. L’humidité
ruisselle sur les flancs rocheux. Domingo se penche au-dessus d’un ruisseau et
ramène une crevette d’eau douce dans le creux de sa main droite. Surprenant.
Nous progressons sur une pente entre rochers ou
végétation touffue. Nous débouchons sur un large espace dégagé accueillant une
route en construction. Pendant quelques centaines de mètres nous arpentons une
terre sèche en prenant soin de se mettre à distance des engins qui arrachent ou
soulèvent des rochers.
Nous croisons quelques habitants qui nous saluent ou
nous regardent en souriant. Je suis en serre file le long d’une ruelle quand un
cri d’avertissement retentit. Et soudainement un mulet surgit au trot avec son
propriétaire qui dévale derrière lui. J’ai à peine le temps de me plaquer
contre un mur…
Une haute savane nous enveloppe. La végétation semble
avoir englouti le sentier. Nous écartons les feuillages pour progresser. Puis
la vallée ouvre ses bras. La vue est large. Le regard accroche un
habitat isolé plaqué contre les flancs montagneux ou perché sur un promontoire
rocheux.
Dans le bourg on échange quelques instants avec un
groupe d’écoliers, portant blouse et masque pour certains d’entre eux. Dans
cette contrée à l’écart du monde le Covid s’invite aussi.
Pause déjeuner chez
l’habitant. Poissons et légumes du cru. Une curiosité. Des
plantes en pots envahissent toutes les surfaces de l’habitation.
Le
final de la boucle s’effectue en descente douce. Face à la
muraille minérale aussi verticale que les grandes Jorasses qui nous
toise on apprend la modestie. Temps gris certes mais jambes
nerveuses, coeur battant certes mais tête sereine.
Nous ne pouvions pas quitter
cette vallée sans rendre visite à une distillerie. L’introduction
de la canne à sucre est liée à la colonisation avec son corollaire
le trafic d’esclaves. Une machine en bois trône au milieu d’un
espace dégagé. Le Trapiche - tel est son nom- est le témoin du
mode de broyage de la canne à sucre pratiqué dans le passé. Le
levier incurvé était manié par une paire de bœufs pendant que
deux hommes glissaient les cannes entre les trois cylindres.
Aujourd’hui la mécanique a
remplacé la traction animale. Le sirop ainsi récolté sert de base
à la fabrication de l’alcool de canne. Mais auparavant il faut
respecter les étapes de la fermentation dans de gros tonneaux et le
chauffage dans l’alambic. Les vapeurs de sirop vont ainsi se
condenser le long d’un tube rafraîchi par de l’eau froide. En
bout de course en un mince filet coulera l’eau-de-vie.
Le retour vers Ponta do Sol
s’effectue par la route côtière. L’Océan Atlantique affirme sa
présence tumultueuse. Nulle envie de se frotter aux vagues. Le
balnéaire n’a pas droit de cité sur l’île.
On
mesure davantage la force des éléments quand un peu plus tard sur
le port de Ponta do Sol on assiste au retour des pêcheurs ballottés
dans leur embarcation.
D’après
Augusto les pêcheurs sont confrontés au large à la concurrence brutale de la flotte de pêche hauturière chinoise ou autres. Des
bateaux-usines qui pratiquent la surpêche sans vergogne.
Cette
vie est rugueuse, le produit de leur activité n’est pas au niveau
des efforts produits. Après 4 à 5 heures en mer ils reviennent parfois avec quelques poissons.
Ainsi cet esquif qui godille à
l’entrée du port, s’infiltre derrière la jetée et accoste la grève. Le scénario est bien huilé. L’affaire rondement menée.
Un groupe hisse l’embarcation à la force des bras tirant sur une
corde, un capverdien jette sur le sol le maigre produit de la pêche,
trois thons qui sont tout de suite vidés par un autre.
Puis c’est la pesée par un
autre individu. Les thons regagneront rapidement leur dernière
demeure dans une cuisine d’un restaurant pour achever leur vie
terrestre peut-être dans mon assiette ce soir.
La nuit est tombée. Après le
dîner une promenade s’impose le long de ce petit port où les
embarcations se reposent côte à côte avant de reprendre du service
le lendemain. Les lieux sont déserts. L’océan est agité. Les
vagues se fracassent sans cesse sur la jetée, des geysers d’eau
jaillissent. Je goûte le spectacle.
Troisième jour. De
Ponta do Sol à Forminguinhas aller et retour , un balcon sur
l’Atlantique
C’est
une randonnée très courue. Pour les plus aguerris des marcheurs on
peut prolonger jusqu’au village de Cruzinha, soit une vingtaine de
kilomètres aller retour.
La
route empierrée démarre du cimetière et très vite nous prenons de
la hauteur avec pour point de vue la plongée vers l’océan avec
des à-pics vertigineux et au détour des sinuosités en nous
retournant on a une vue imprenable sur Ponta do Sol.
A la sortie de la ville on a
un regard amusé sur un élevage de porcs installé à flanc de
falaises. Des dizaines de niches en parpaings alignées côte à côte
sur plusieurs rangs accueillent leurs locataires dont on peut
apercevoir pour certains leur groin dressé vers le ciel. J’éprouve
une tendresse particulière pour le porc dont certains organes
peuvent nous sauver la mise. Je pense à la valve cardiaque du
beau-père et récemment à une première celle de la transplantation
cardiaque réalisée aux USA. Malheureusement le bénéficiaire est
décédé au bout de deux mois. Une pensée égrillarde me traverse
l’esprit. Je me souviens qu’au Moyen Age la vessie de porc était
un moyen de contraception. On le sait tout est bon dans le porc. En
revanche des chèvres très privilégiées respirent un air de
liberté à proximité.
Une heure de marche jusqu’au
village haut perché de Fontainhas. Le chemin est pentu mais la prise
de pieds est aisée sur les pavés finement ajustés. Enchantement et
étonnement.
Le
spectacle est partout dans cet amphithéâtre. Vous abaissez vos
paupières...et on a une vue vertigineuse sur le pied des falaises où
le rythme des vagues ponctue une danse tumultueuse déposant en
offrande un liseré d’écume blanche. Vous relevez vos
paupières... alors le cirque minéral vous impose sa présence,
dévoile ses linéaments rocheux mais plus bas des franges moussues
témoignent que l’homme a colonisé pour sa survie une partie de
cette muraille.
Un sujet d’étonnement et
d’admiration. Je bade devant ces terrasses cultivées qui
descendent en cascade. Là où le chamois exerce son autorité et sa
souveraineté comment les hommes peuvent-ils cultiver ces terres
tourmentées aux reliefs escarpés ? Des tiges de maïs tentent
de s’élancer vers la maturité mais leurs feuilles lancéolées inclinent la tête fragilisées par le manque d’eau.
Mais le clou du spectacle
réside dans les maisons colorées de Fontainhas perchées comme sur
un nid d’aigles. C’est affolant de hardiesse, d’ingéniosité,
de beauté. On dirait qu’une main divine a confié l’éperon
rocheux toisant le précipice à des mains enfantines s’adonnant au
plaisir d’un jeu de constructions.
Occuper un espace aussi ingrat
et hostile à l’activité humaine trouverait-il sa source dans
l’impérieuse nécessité de survivre et de s’isoler du monde ?
Cette terre de traite d’esclaves et de pratique du commerce
triangulaire aurait-elle ainsi accueilli des hommes et des femmes
fuyant leur triste destinée à l’image des marrons des Antilles ou
de l’île de la Réunion ? C’est une hypothèse crédible.
Les habitants de ce bourg ont
une vue grandiose sur cette vallée brutalement échancrée se
précipitant dans l’océan en passant sous une arche rocheuse
majestueuse.
J’avoue
avoir éprouvé un frisson d’inquiétude lorsque poursuivant notre
randonnée nous nous aperçumes du gouffre se creusant sous la paroi
rocheuse servant de plateforme au village.
Le
chemin pavé serpente entre les murailles de dyke de lave sur notre
gauche et sur notre droite la vue sur l’océan avec pour chiens de
garde les arêtes basaltiques. Puis une descente en lacets nous fait
cadeau d’une vue époustouflante.
A chaque détour des lacets
une gravure dans une niche décrit les différentes étapes de la
montée du Christ au Calvaire jusqu’à sa mise au tombeau.
Rassurez-vous le trajet retour tout en grimpette sinueuse ne sera en
rien un chemin de Croix…
Le cheminement en haut de la
falaise jusqu’au village de Forminguihas procure un sentiment de
plénitude, de sérénité alors que tout en bas l’océan semble en
transe. La marche permet de surfer ainsi sur les ailes d’un plaisir
simple à la portée du plus grand nombre.
Déjeuner
chez l’habitant sur une terrasse, en balcon sur l’océan. Laissant nos
jambes au repos c’est au tour de nos mandibules de faire honneur au
contenu de l’assiette où les légumes du terroir attendent notre
bon vouloir.
Le retour sur Ponta do Sol
s’effectue paisiblement. Soudain, une silhouette longiligne nous
dépasse dévalant la pente en légères foulées, un trailer qui
laisse derrière lui quelques effluves le produit de l’activité
débridée de ses glandes sudoripares.
Le
vent a strié les parois rocheuses exposées à l’océan. L’érosion
poursuit inlassablement son œuvre à l’échelle du temps qui n’est
pas la nôtre.
Près
de notre port d’arrivée nous croisons un groupe de marcheurs
dispersés sur deux ou trois cents mètres, manifestement en
promenade douce.
4
heures de marche, une douzaine de kilomètres. Ce parcours s’est
effectué sans difficultés.
Nous
quittons le littoral pour nous enfoncer dans les terres via la vallée
de Ribeira Grande. Notre hébergement en pavillons individuels ou
jumelés en pierres sèches est situé sur les hauteurs avec vue sur
la barrière minérale qui semble nous saluer de l’autre côté de
la vallée.
Ici
dans l’hôtel Pedracin village quelques uns d’entre nous
profiterons de la piscine pour s’y glisser avec volupté.
Quatrième
jour. Vallée de Joao Alfonso et Cha das pedras
Des
paysages, des villages, des hommes.
L’itinéraire
part du bourg de Coculi à partir de l’église au style
mexicocubain. C’est un parcours varié, une sorte de synthèse de
ce qu’offre cette partie de l’île. Des vallées profondes, un
habitat dispersé ou regroupé en bourgades, une végétation
diversifiée avec des champs de bananiers ou de cannes à sucre, des
crêtes dentelées, des flancs dénudés ou verdoyants, des sentiers
à la configuration changeante, en terre, piégeux avec de la
rocaille, sportifs avec des segments raides ou présentant des
montées en escaliers.
Curieux de nature plutôt que
l’envie d’une coupe de cheveux avant la randonnée je pointe mon
nez dans un salon de coiffure. La place est libre mais je ne vais pas
couper les cheveux en quatre et compliquer la tâche de mes
compagnons et de Domingo. Je renonce donc à occuper le siège vide
et fait un clin d’oeil à Bob Marley dont le sourire semble me dire
« cool mon gars».
La visite de l’église nous
insuffle une dose de spiritualité avant d’actionner la pompe
cardiaque, de saisir nos bâtons de randonnée et de tracer la route
avec nos jambes affûtées se déplaçant comme des compas sur la feuille blanche de l'écolier.
Intérieur
sobre. Le portrait de Jean-Paul II est posé sur un socle. Au mur une
sculpture baroque, un coeur enrubanné de barbelés surmonté d’une
croix environné par les flammes.
Sur
chaque marche d’accès au porche au nombre de six est inscrite une
des qualités propres à ce qu’on attend d’un bon chrétien.
Aujourd’hui en tant que randonneur, je fais miennes l’Humilité
qui m’éloigne du péché d’orgueil dans les défis que l’on se
jette, l’ Espoir d’une météo favorable qui tourne le dos à la
pluie, la Foi en une journée qui nous ravit les sens et nous apporte
confiance et sérénité.
Une forme d’émotion nous
envahit quand nous croisons la route du cimetière. Il est magnifique
avec toutes ces croix blanches qui tendent leurs bras vers un ciel
nuageux et les crêtes tourmentées qui semblent les protéger,
gardiennes pour l’éternité.
Nous parcourons les allées.
Nous nous arrêtons devant telle ou telle tombe. Une d’entre elles
retient mon attention. Deux stèles reliées par un segment
horizontal sur lequel est inscrit une phrase forte symbolisant
l’union pour la vie, celle sur terre et celle d’après.
En grimpant le long d’une
voie carrossée nous aurons longtemps ce cimetière en point de mire,
tache blanche s’amenuisant placée au coeur d’un amphithéâtre
sublime.
Puis
nous entrons dans le vif du sujet en empruntant des sentiers terreux
et faciles. Nous croisons une femme portant sur la tête un fagot de
fourrages, des enfants partant à l’école. Pour les habitants de
ces zones isolées la marche est comme une seconde respiration, une
activité naturelle. Les deux jeunes écoliers timides que nous avons
salués lors d’une pause vont peut-être marcher une heure ou deux
pour se rendre dans leur classe. Marche obligée. Ce n’est pas
notre cas . Mais bon, la marche c’est aussi un moyen de se
ressourcer, de penser, d’échanger.
L’histoire regorge de
philosophes et de penseurs pour qui la marche alimentait leur
réflexion. Aristote, Platon, Rousseau...et Simone de Beauvoir qui
dans sa première jeunesse pouvait parcourir 30 kilomètres dans la
journée… alors que pendant ce temps Sartre mordillait sa pipe la
tête penchée sur une feuille qu’il noircissait de sa patte de
mouche de grand myope.
Un peu partout sur les pentes
et les rares coteaux un habitat dispersé ou groupé offre un visuel
un peu gris avec les constructions en parpaings nus. Certaines ont le
niveau supérieur inachevé...leur occupant attendant d'avoir les
moyens d'achever les travaux.
Quelques
grimpettes nous permettent de prendre de la hauteur et de jouir de
points de vue sur la vallée et les sommets. Quelques flamboyants
nous saluent et exhibent avec fierté leur chevelure de feu. Ces
arbres sont magnifiques.
Nous faisons une pause
appréciée pour le déjeuner.
On
nous sert le menu habituel avec la patate douce, le manioc et autres
légumes accompagnés de maquereaux. Mais c’est aussi
l’opportunité de faire honneur au plat national la Cachupa. Je
garnis mon assiette de cette soupe ou de ce ragoût d’haricots
rouges et blancs secs, de maïs, de choux, de manioc où flottent
aussi quelques tranches de lard ou de morceaux de poulet.
Contrairement à ce que je pensais cette nourriture glisse
onctueusement dans le gosier.
Nous poursuivons notre
randonnée en empruntant des sentiers bordurés de hauts murets,
escortés par les feuilles de bananiers et les flèches élégantes
et argentées couronnant la canne à sucre.
Puis en file indienne nous
escamotons les marches taillées dans la roche avec pour récompense
la jouissance d’un beau point de vue sur la vallée. Quelques
maisons isolées exposent leur crâne en chaume reposant sur des murs
en pierre. L’une d’entre elles est perchée sur une étroite
plateforme. La porte d’entrée est située à moins de deux mètres
du vide. Une nuit agitée, un sommeil non réparateur, un manque de
vigilance au petit matin et c’est peut-être la bascule. Pourquoi
diable faut-il de ma part jouer à l’oiseau de mauvais augure ?
Je le répète, l’île de
Santo Antao est un peu la jumelle de l’île de Madère. En
témoignent ces petits canaux qui nous accompagnent ou que nous
croisons, un système d’irrigation qui permet la culture sur les
terrasses habillant les flancs escarpés des montagnes.
Cette quatrième journée
s’achève en fond de vallée quand nous retrouvons la route que
nous avions en vue depuis les hauteurs.
Ce
soir la lune joue à cache-cache avec les nuages, les étoiles
semblent proches, un paon, hôte permanent de l’hôtel, jette son
cri si particulier. On dira qu’il criaille. Il est temps de faire
tourner la roue du sommeil qui m’emmènera jusqu’au lendemain ,
dernière journée de randonnée.
Dernier jour de
randonnée. Vallée de Janela profonde et tourmentée
Janéla
au bord de l’océan point de départ d’une randonnée plus
chahuteuse que les jours précédents. En clair un dénivelé de 500m
tant en montée qu’en descente.
Le
temps est couvert et nimbe le paysage d’une lumière grise. On
redoute la pluie qui sur cet itinéraire rocheux est propice aux
glissades. Quelques gouttes vont nous accompagner puis pris de
remords le ciel s’est contenté de nous observer derrière son
manteau nuageux.
Ce relief vertical nécessite
sans cesse de consolider les murets, sortes de digues tentant
d’éviter les éboulements. Quelques ouvriers délaissant le
recours à la mécanique actionnent mains, bras et épaules pour
transporter et ajuster des pierres sur les parties fragilisées.
1000m
après le début de la randonnée l’histoire de l’île s’invite
près d’un méandre de la rivière qui baguenaude au fond de la
vallée encaissée. Un monolithe aux dimensions impressionnantes - on
suppose éjecté lors d’une éruption volcanique - reposant sur un
socle rocheux impose sa présence. Son intérêt réside dans les
gravures rupestres qui strient ses flancs. Des inscriptions en
caractères inconnus peuvent être repérées parfois recouvertes par
de la mousse ou des lichens. Une croix est lisible. Daterait-elle des
premières présences portugaises et du début de la christianisation
de l’île ?
L’itinéraire laisse très
peu de segments plats. Nous cheminons sur des sentiers rocailleux qui
par temps de pluie exigeraient une attention constante. Ici et là
nous contournons des rochers qui forment des éboulis. Sur ces pentes
très raides des morceaux se détachent des flancs des murailles
dominatrices. A la sortie du village de départ sur les hauteurs un
lavoir attend ses utilisateurs. La marche mobilise nos efforts .
Nos jambes agissent comme des leviers qui progressivement nous font
prendre de l’altitude.
Maintenant nous pouvons
mesurer la distance parcourue. Le fond de la vallée s’éloigne,
s’efface. Nous accrochons au plus près désormais les pentes du
regard. On espère en vain une trouée lumineuse qui désagrégerait
la gangue nuageuse qui enveloppe les sommets. Sur cet alignement de
pics et de crêtes un ciel d’un bleu profond devrait pouvoir
enflammer la vue et capter l’attention de l’objectif de
l’appareil photo. Ce n’est pas le cas. Mais la vue est néanmoins
superbe. Le voile qui chapeaute les cimes met d’autant plus en
valeur les nuances subtiles de ses flancs.
Néanmoins, cette écrasante
présence des parois rocheuses et moussues et la large faille qui a
entaillé la montagne ne nous angoissent pas mais créent une
atmosphère de mystère et de beauté sauvage. Dans cet environnement
que l’on peut qualifier d’hostile pour la vie quotidienne
quelques maison isolées habitées distillent une forme d’humanité.
Devant cette maison au pied d’une immense canine rocheuse on
mesure d’autant plus son isolement Des colonnes vertébrales en
pierre dévalent les pentes comme une minimuraille de Chine
verticale. Certaines se penchent prêtent à s’affaisser. Curieux.
Main de l’homme ou processus naturel ?
Tout à coup un cri déchirant
comme une bête à l’agonie transperce l’ouïe et le coeur. C’est
une chèvre qui s’est enroulée le cou dans sa longue laisse.
Besoin vital d’intervenir. Domingo prudemment descend la pente
herbeuse pour rejoindre l‘animal en souffrance et en panique isolé
sur une petite plateforme. Domingo agit comme un secouriste. La
chèvre est libérée. Soulagement.
Le col est atteint après
avoir gravi un sentier abrupt où l’aide des mains a été parfois
nécessaire. Point de vue impressionnant sur la vallée que nous
allons rejoindre avec au loin l’océan qui pointe son nez. A cet
endroit nous faisons une petite pause pour jouir du paysage, mesurer
l’altitude atteinte en observant le fond de vallée et avaler
quelques biscuits.
Des potagers sont cultivés.
La production paraît juteuse à voir la taille des courges presque à
maturité alanguies paresseusement sous les nuages et les alizés.
La descente par des escaliers
pavés fait grincer mes genoux. Les bâtons de marche aident en
amortissant les chocs. Je navigue en queue de file attentif à ma
pose de pieds comme Harpagon surveillant sa cassette. En effet en ce moment mes
jambes et mes pieds sont mes seules richesses. Attentif à ma marche
je délaisse le paysage qui m’entoure.
Une rencontre avec un groupe
d’écoliers. J’initie l’un d’entre eux à la prise de photos
et au maniement de mon appareil numérique. Il se prend au jeu et
juste retour des choses nous sommes mitraillés par le photographe en
herbe.
Le retour vers le port de
Porto Novo où nous attend le ferry s’effectue par la route côtière
asphaltée.
Nous retrouvons notre
résidence de départ à Mindelo.
Mindelo
est une ville où on respire un parfum cubain, brésilien, africain.
Un ville où coule dans ses veines une vie artistique, culturelle,
festive.
Ah
la fête et les fêtards. Chaque année le Mardi Gras avant l’entrée
dans le Carême se déroule le carnaval de Mindelo. Il est
incontournable même si au contact de la notoriété il perd un peu
de son authenticité. Il attire des centaines de milliers de
personnes, parmi elles des membres nombreux de la diaspora. La grande
Cesaria Evora avait l’habitude de dire que l’ile de Sao Vicente
et Mindelo en particulier était un petit Brésil.
On
prépare depuis de longs mois cet événement qui conjugue joie de
vivre et décontraction.
Ce
soir des notes de musique, le son des tambours nous accompagnent.
Pour le Carnaval, on répète, on s’entraîne. Il y a de la
compétition dans l’air. Lors du carnaval on décerne de multiples
prix, reine du carnaval, plus beau char, plus beau costume, meilleure
musique…
Le lendemain notre curiosité
nous fait franchir un porche qui débouche sur une vaste cour fermée.
C’est un lieu où on fabrique des chars, confectionne des costumes.
Des murs aux couleurs fatiguées hébergent des peintures. Un requin
volant semble sortir d’un mur, le visage de Cabral, un des pères
sinon le père de l’indépendance du Cap Vert et de la Guinée
Bissau attire notre attention avec son regard intense. Une grosse
tête en carton pâte fixe le ciel de son regard vide, un corps de
femme à la poitrine fellinienne dénudée repose sur ses jambes
coupées à mi-cuisse.
Ici on recycle aussi des objets ou des matériaux. Est-ce un mode de
développement durable mais j’y vois plutôt l’ingéniosité et
la créativité au service de l’activité de récupération. De
multiples objets issus de la récupération de matériaux et de
déchets sont transformés en bijoux, outils du quotidien. Ainsi, un
tonneau en fer devient un siège.
Le palais du gouverneur héberge le musée consacré à Cesaria Evora
La
musique, le chant. Cesaria Evora, la Diva aux pieds nus est native de
Mindelo. Il est vrai que son style musical la morna un tantinet
mélancolique semble détonner avec la spontanéité et la verve
capverdiennne mais sa voix et sa présence humaine sur scène et
dans la vie l’ont fait devenir une chanteuse populaire connue dans
le monde entier et en particulier en France. Visiter le musée à
l’ambiance intimiste et pleine d’émotion était pour moi une
évidence.
On peut consacrer deux jours à
la visite de Mindelo. Certains lieux valent le détour. On peut avoir
une attirance particulière pour les lieux de vie.
Le marché aux poissons n’est
pas indiqué pour les personnes ayant l’odorat sensible quoique
avec le masque...Dans cet univers clos on peut s’enivrer des
effluves profuses qui se dégagent des étals. Ils regorgent de
poissons d’une diversité folle en termes de forme et de taille.
Une murène à même le sol enrage de ne plus pouvoir dégainer son
arme fatale, un énorme saumon se désole de n’avoir pu remonter le
cours de la rivière pour y pondre avant d’exhaler son dernier
soupir. Par dessus les étalages volent les éclats de voix, les
rires en rafale, les bordées d’interpellations. La vie quoi.
Place de l’étoile où se
déroule le marché ouvert le pittoresque se situe un cran au-dessous
quoique... Sur la place centrale et les rues adjacentes coexistent
vendeurs autorisés et capverdiens adeptes de la vente sauvage et
ceci dans un joyeux désordre apparent. Des bassines en plastique
remplies d’eau débordent de poissons. Des espèces séchèes sont
alignées à même le sol. Des régimes de bananes, des noix de coco
sont laissés en liberté sans la surveillance de leur maître. Des
mâchoires de requin exhibent leur dentition à faire frémir le plus
hardi des surfeurs.Décontraction, bonne humeur, spontanéité,
naturel sont les ingrédients de cette ambiance qui ravit les sens,
attire le regard et booste l’énergie et vivifie le moral.
Les fresques en azulejos,
typiques de la culture portugaise, rythment nos pas dans les allées
du bazar. Elles illustrent et racontent des scènes du passé de la
ville.
Pour les visiteurs qui veulent
faire une pause les restaurants sont nombreux et capables de flatter
leur palais.
C’est notre cas. Dans un
restaurant qui se préparait à accueillir le soir les convives d’un
mariage on ne pouvait pas faire mieux que d’inviter des langoustes
à notre table.
Nous les avons décortiquées
avec plus ou moins d’habileté. Moi gaucher contrarié j’ai
essayé de maîtriser les outils de chirurgien...finalement laissés
sur la table d’opération pour utiliser les doigts. On ne se refait
pas.
Le soir on nous invite à
assister à une séance d’entraînement de la Capoeira, un art
martial afro-brésilien qui marie lutte, danse, acrobaties. Domingo
nous explique l’origine de cette pratique liée à l’esclavagisme.
Nous passons une heure à voir
virevolter les lutteurs-danseurs qui utilisent toutes les parties du
corps en défiant les lois de la gravité. L’accompagnement par la
musique et les chants crée une ambiance entraînante, joyeuse. A
l’invitation du groupe certains des spectateurs-visiteurs se
lancent dans l’aventure avec un peu de réserve ou d’appréhension
pour certains. Ce sera leur première leçon. La chaleur de l’instant
fera la différence.
Le groupe est reparti. Seul le
dimanche veille de mon retour je baguenaude dans les rues animées de
la capitale de l’île. Les façades des maisons les plus anciennes
le long de voies étroites et pentues arborent des couleurs vives.
L’architecture coloniale est aussi présente. Des bâtisses aux
murs fatigués et aux couleurs délavées tranchent avec la
luxuriance de ses consœurs.
Mais on peut y trouver un
certain charme comme cette place de l’église accueillant des
palmiers. Face à l’église Nossa Senhora da Luz des personnes
assises sur un muret immobiles et silencieuses attendent on ne sait quoi.
En fin de journée mes pas
longent le port en direction du Nord et de la plage de Laginha, un
mince ruban de sable prisé par les familles le week-end. Aujourd’hui
plusieurs centaines d’écoliers sous la conduite des professeurs et
sous le regard des parents se livrent à des activités sportives
collectives.
Près du port un mur long
d’une centaine de mètres est constellé de peintures à la fois
naïves et explicites évoquant les gestes à privilégier pour
préserver notre environnement et limiter les risques portant
atteinte à la biodiversité. Une tortue, symbole du Cap Vert,
enfonce le clou en exposant sur son dos un tas de déchets.
Une dernière fois je me
laisse glisser sur un toboggan de plaisir simple et de bonheur serein
en longeant le port ouvert sur une baie animée.
Demain je retourne vers
l’hexagone.
Je vous invite aussi à
découvrir le Cap-Vert qui offre comme un kaléidoscope de plaisirs,
d’activités, de rencontres, de folâtreries. Il y a de quoi faire
entre apprendre à vivre près d’un volcan actif avec les coulées
de lave sur l’île de Fogo, arpenter avec volupté les magnifiques
plages de sable blanc de l’île de Maio, respirer à pleins poumons
dans le parc naturel de Monte Gordo sur l’île de Sao Nicolau,
satisfaire sans honte un besoin de farniente ou s’adonner aux
plaisirs d’activités nautiques sur l’île de Sal.